Ah... Goldman et son hymne à la fainéantise...
Moi raisonnable ? A mon age ?
Je commence donc demain....
Comment ais-je un jour déposer ce filtre jaune orangé sur mes lèvres ?
L'histoire est longue ... donc voici une version courte :
N'ayant jamais voulu faire comme le commun des mortels, j'ai toujours trouvé les camarades collégiens d'une connerie monstrueuse quand je les voyais allumer leurs tiges de huit centimètres. Il s'en grillait une petite, pour séduire la première qui aurait bien voulu monter sur le scooter du crapoteur de l'époque. Je trouvais ça ridicule. Autant pour la demoiselle que pour le conducteur d'ailleurs ... C'était le piège dans lequel je m'étais refusé de tomber.
Les années lycées arrivèrent et je résistais sans difficulter à la tentation d'aller m'en allumer une avec mes congénères.
Et là, confronté aux premières douleurs de la vie, un ami (que je vois toujours d'ailleurs) me tend le paquet et là ... ce fut le début de la fin, ou la fin du début. En fait la cigarette vous attends au tournant., Elle sert de béquille à ceux qui ont du mal à tenir debout, de pare-vent à celui qui veut se cacher, d'anxiolytique à celui qui est au bord du suicide ... (Pardon, j'ai une légère tendance à l'exagération !)
Donc me voilà avec la première cigarette au bec, et je me souviens aujourd'hui, 8 ans après, du gout détestable de celle ci. Une envie de vomir, la bouche en feu, la tête qui tourne, la sensation de la fumée entrant dans mes bronches puis dans mes poumons, la quinte de toux qui s'en est suivie. Bref, rien que de l'écrire j'ai toutes ses sensations qui reviennent du fin fond de mes années lycées.
Tout était comme on me l'avait décris, d'ailleurs, qui n'a jamais entendu l'infirmière scolaire, un proche fumeur, ou tout simplement des parents nous dire : "attention, c'est dangereux, si tu en fumes une, tu deviendras vite accroc !" ?
Comme j'ai une tendance à vouloir avoir toujours raison je répondais : "Les autres oui, moi .. non". Sauf que comme devant les impots ou la mort, nous sommes tous égaux devant la dépendance... j'avais flanché.
Ma consommation est bien sur allé crescendo une, deux, trois, quatre cigarettes par jour, puis très vite est arrivé le paquet, puis le paquet et demi ...
Et là, je me souviens d'un rendez vous chez le médecin traitant qui me dit : "Tu sais, tu devrais arrêter, c'est pas bien". J'ai alors regarder ses doigts jaunies, ses dents tachés par la magnifique association tabac-café, et je lui ai répondu : "Lapalissade ! et vous, vous arrêtez quand ?". Je n'étais pas décidé, pas vraiment prêt...
J'ai essayé l'hypnose, ça a marché ... trois jours ! Trois jours à cran, et puis encore à la faveur d'un incident, dirons nous isolé, j'ai repris....
Et là à la faveur d'un pari stupide et de ma volonté indéfectible à toujours vouloir avoir raison, j'ai relevé le défi : Arrêter de fumer !
Alors pour être fidèle à ma réputation d'ours têtu et borné, je ne vais pas suivre le conseil de Fredericks, Goldman et Jones (désolé...) : j'arrête demain !
